AccueilAccueil  GalerieGalerie  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

:: Enclosed Village ::

Voyons, ce n'est pas si terrible
 
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

 

 Psychose. [PV Mathéo.]

Aller en bas 
AuteurMessage
Angélique M. Lowood
Fétichiste Burtonnienne ...

Angélique M. Lowood


Messages : 219
Date d'inscription : 29/06/2012
Age : 25
Localisation : ...Hurmf.

Gestion du personnage
Age: 24 ans...
Amis & les autres:
Eh, regardez ! J'ai : 22 points

Psychose. [PV Mathéo.] Empty
MessageSujet: Psychose. [PV Mathéo.]   Psychose. [PV Mathéo.] Icon_minitimeMar 5 Fév - 23:06




Angie, Mathy & ♥
CRÉDIT CSS



Une odeur désagréable de pop-corn émana de la porte d'entrée.

L'un de mes petits plaisirs, peut-être l'un des des instants où je me sens le plus à mon aise, est de m'asseoir dans une salle de cinéma. Le même calme. La même aisance d'esprit... L'obscurité qui englobe durant un peu plus d'une heure, notre corps autant que notre âme. Il y a quelque chose de reposant, et même de plaisant, à se tenir là...tendrement installé sur un fauteuil rougeâtre, tandis qu'un périple extraordinaire se déroule devant nos yeux attendris.

Angie se tenait justement à cette place que je lui envie, désormais. Les jambes élégamment croisées, la tête penchée et les bras largement accoudés. Accoudés à de fins supports rouges, peut-être plus délabrés encore que le dossier qui soutenait le dos d'Angélique. Une pensée sauvage avait parcouru son esprit cet après-midi là...Une lassitude, une envie soudaine. Juste s'asseoir...Juste être assise, là. Dans cette pénombre abominable. Ce n'était pas un jour quel conque, il avait une signification bien particulière, ou plutôt il n'était pas anodin. 5 Février 2013. 25 ème printemps d'Angélique Mary Lowood... 25 ème année d'avarice, de cupidité, d'orgueil et de solitude. 25 ans qu'elle luttait contre des aspects de sa propre personne qu'elle préférait laisser choir au sol, sans chance de retour à la réalité... Et en ce jour glorieux, il n'y avait personne. Personne pour s'incliner, personne pour lui serrer la main. Nul ne lui adresserait la parole, elle demeurerait aussi solitaire que possible... D'ailleurs, cela lui aurait peu importé qu'un ami, qu'un amant, prononce ces quelques mots au goût amer, synonymes de l'écoulement des années: "Joyeux Anniversaire." Ces mots là, elle n'avait même pas prit le temps d'y songer la moindre seconde...

Le cinéma d'Enclosed Village n'avait rien de grandiose. Il était même d'une morosité propre à faire frémir un amateur d'épouvante bien amoché... L'accueil, s'il avait un jour accueilli plus de 10 clients en une seule journée de 24 petites heures, présentait un écriteau pas tout à fait perpendiculaire à la grande porte d'entrée avec ces quelques lettres: "Ac e l"
La petite vieille à demi-éveillée qui y siégeait tenait constamment en sa main ridée, une pile de tickets orangés, que les clients rarissimes attrapait au passage, avant de s’engouffrer dans le lieu sombre. D'aucuns prétendaient que la vieille femme, avait autrefois tenu un stand dans une fête foraine, ou gagné sa vie d'avant, en lisant la bonne aventure. Mais ce qui cheminait et qui ne faisait de doutes pour personne...c'était que le degré d'alcool contenu dans son sang était bien supérieur au nombre de cheveux sur sa pauvre tête.
Une longue allée très étroite faisait centre à la salle, qui elle-même n'était pas d'une taille titanesque. 25 places assises tout au plus, 20 peut-être...La tapisserie de fortune, entièrement unie, ajoutait encore à la monotonie et au sentiment étrange qui se dégageait de la salle. L'obscurité se faisait de plus en plus dense à mesure que l'on se rapprochait des premiers rangs. La seule source de lumière, émanait de l'immense forme blanche, voir grisâtre qui centait le mur principal. L'on pouvait mal distinguer un écran, quel qu'il soit, à partir de cette masse bancale et blanche. Les sièges étaient rouges. Vous savez? Ce rouge qui rappelle un liquide que nous n'aimons que peu distinguer à partir d'autres rouges. Ce rouge hémoglobine qui déplaît et fait fuir...Qui q'il en soit, c'était celui qui colorait les sièges délabrés du cinéma d'Enclosed Village. Usagés, délabrés, aimés, inutilisables, bousillés...En bref: Les dossiers ne semblaient pas plus tenir debout que l'ivrogne endormi sur les sièges de derrière. Les accoudoirs laissaient jaillir des grincements désobligeants, et le velours synthétique qui recouvrait l'assise était tantôt décousu, tantôt taché...
Bien entendu, comme dans la plupart des salles sombres, se trouvaient dispersés sur la moquette noir ébène, des vieux bouts de pop-corn odorants. Ou encore, des flaques collantes et pestilentielles de boissons sucrées de couleur brune dont je tairai le nom. La seule consolation, que les cinéphiles d'Enclosed Village, pouvaient trouver à ce vieux cinéma sans charme, était sans doute les charmantes petites lumières bleues qui bordaient chaque allées, et chaque rangs. Apportant un peu de douceur et de rêveries aux clients ponctuels...

Angélique n'avait pas payé sa place. Sans le moindre remords, et sans y rencontrer la moindre difficultés, la sorcière était passée sans encombre. L'air de rien... Vêtue d'un tailleur noir comme la nuit -lui permettant aisément de se fondre dans le décor- elle avait tout de même eut la présence d'esprit, d'arborer son rouge à lèvre le plus tape-à-l'oeil. Son physique attirant et son charisme naturel, auraient permis à un daltonien de la distinguer dans cette pénombre hypnotique...Son teint pâle à faire frémir, sa chevelure d'un blond extrêmement clair, artificiel, et ses lèvres étincelantes ne pouvaient se confondre dans ce noir intense. Elle ne prononçait pas le moindre mot, ses idées se perdait dans un vide existentiel. Le seul élément du réel qui la ramenait à des pensées plus ou moins claires, était la petite musique d’ascenseur, qui berçait les spectateur depuis 15 longues minutes. Angie n'en pouvait plus de cette attente insupportable...Elle en avait oublié le nom du film. Le cinéma du village avait la particularité de ne changer de long-métrage que tous les mois...Et la plupart du temps, les films montrés au public, étaient des classiques soient d'un ennui mortel, soit profondément angoissants. Ce qui était le cas en ce jour morne et froid... Psychose. Un mot que l'on mâche, sans jamais vouloir l'effleurer de notre palais. Psychose. Le classique par excellence du film d'horreur, du film qui terrifie et empêche les âmes sensibles de s'endormir, le soir...Une perspective qui plaisait plutôt à Angie,à dire vrai.

Angélique l'avait déjà vu. 2 fois...Qu'importe? Il lui fallait un moyen de s'évader. Peu importe dans quel monde... C'est vrai, quand on y repense. Une simple et belle histoire contant les mésaventures d'un jeune orphelin psychopathe profondément bouleversé par la mort de sa génitrice et obsédé par le fait de prendre ses traits et d'exterminer toute source de désir pour son pauvre coeur brisé. Agréable scénario. Dénouement heureux, princes vigoureux et princesses qui minaudent... Exactement ce qu'il fallait à notre lionne enragée. Mais qu'importe? Qu'importe?

Entre ses dents blanches comme neiges, un chewing-gum -apparemment goût fruit de la passion, si quelqu'un dans l'assemblée souhaitait en savoir plus.- dansait avec agilité. De cette mastication évasive, se dégageait un léger bruit qui angoisse. Un léger bruit qui fatigue, stresse et mène par moment à l'appréhension...
La mâchoire vigoureuse d'Angélique semblait rythmer le peu de bruit de la salle. Les quelques respirations que l'on pouvait distinguer, elles-mêmes ne couvraient pas ce petit élément discret... Extrêmement discret.
Mais autre chose attira, soudainement l'attention d'Angie. Elle sentit...brusquement que la porte d'entrée s'ouvrait. Mais pas de façon naturelle. Non. Lentement. Très lentement. Jusqu'à ce qu'Angie dut se maîtriser pour ne pas, de façon maladroite, se retourner afin de d'essayer de découvrir le visage du nouvel arrivant... Elle resta maîtresse d'elle-même. Et continua à fixer l'intensité du noir total. Des pas se firent effectivement entendre quelques secondes plus tard. Des pas qu'elle ne put s'empêcher de décrypter... Un talon qui se pose bien avant la pointe des pieds. L'extèrieur de la plante qui se courbe et finalement se dépose sur le sol avec une délicatesse troublante. Un rythme de marche plutôt frénétique, et le frottement significatif de la pointe d'une chaussure contre la moquette.
Finalement...Angie aperçut une silhouette blanchâtre qui contournait l'allée de devant la sienne. Mais, alors qu'elle fixait la forme pâle qui, à son tour la regardait, inerte... sa langue cessa ses machinations, et ses dents cessèrent leur musique. Un long moment...le personnage ne put bouger, ne put trembler. Rien n'eut pu arriver dans cette salle sombre. Il eut peut s'installer bien plus loin, apprécier la séance comme il se doit, et s'envoler un avenir incertain. Mais leurs regards, bien que troublés, s’étaient croisés...Il était trop tard.

La silhouette, finit par se rapprocher avec une lenteur et une élégance qui frôlaient la perfection. Le noir se faisait très dense, et celle-ci peinait à y distinguer le jeune homme...Mais elle sentit dans la minute qui suivit, qu'un corps grand et fin, s'était installé à sa gauche.

Que se passe-t-il, lorsqu'on est en présence de la personne qu'on aime? Il y a durant une fraction de seconde, un léger soulèvement de poitrine, puis des papillons -de nuit- dans le ventre...Les yeux clignent à toute allure, et nos membres nous démangent sans cesse. Inutile de vous faire un dessin? C'est ainsi que cela se déroula dans le corps, pourtant si noir sombre d'Angie. Ses mains blanches ressentirent un petit tremblement. Ses doigts crochus agrippèrent encore plus profondément les accoudoirs rougeâtres. Par crainte...de ne sombrer que trop dans le tourbillon effrayant de l'Amour. Elle avala sa salive, frénétiquement. Son front se réchauffait très vite...Sa bouche se desséchait et sa chevelure déjà s’électrisait, et se joignait, excessivement, au tissus du dossier. Aurait-elle laissé éclore son instinct de croqueuse d'homme, et son désir propre, qu'elle eut sauté à son cou, et humé avec ivresse ce parfum qu'elle cherchait jour et nuit. Ce parfum qu'elle croyait sentir...ici, là, ou bien là? Sous la douche, par moment. Dans cette rue, juste ici. AU fond de ce verre, ou sur cette veste, là. Une ivresse, un besoin, un manque auquel on ne peut que succomber. Le parfum envoûtant de l'être aimé. Mais ce n'était pas là Angélique... il lui fallait se reprendre, du moins, il le faudrait.

A tâtons, Angie déplaça lentement sa main, puis effleura celle son cher et tendre. Délicatement, elle déposa ses doigts contre les siens.

La musique cessa. L'écran s'alluma, et la pénombre s'en alla, à son tour...

Aveuglée, Angie détourna son regard. Elle put ainsi admirer le visage de Mathéo. Elle put ainsi le regarder dans les yeux. Regarder ses yeux noirs, encore et toujours. Vouloir les saisir, se les approprier. Puis sa bouche où elle avait laissé fleurir des sentiments éprouvés, puis refoulés... Cette caresse sensible, qu'il fallait oublier. Qu'en faire? La reprendre? La lui laisser? La partager?...

Angie posa son regard assuré vers le large écran. Une musique angoissante empli la pièce, et le nom d'Alfred Hitchcock vint embellir l'image.

Bon film...



Revenir en haut Aller en bas
 
Psychose. [PV Mathéo.]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» When we fear the lack...(PV Mathéo)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
:: Enclosed Village :: :: Cinéma & Théatre & Piscine :: Cinéma-
Sauter vers: