AccueilAccueil  GalerieGalerie  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

:: Enclosed Village ::

Voyons, ce n'est pas si terrible
 
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

 

 There's your hell in my world - PV Evann ♡

Aller en bas 
AuteurMessage
Kathleen Alyn
Noble Canard polygame. ♥

Kathleen Alyn


Crédits: : © Bloody Cherries (love)
Messages : 182
Date d'inscription : 19/04/2012
Age : 26
Localisation : underyourbed. ♥

Gestion du personnage
Age: 18 cacahuètes
Amis & les autres:
Eh, regardez ! J'ai : 18 points

There's your hell in my world - PV Evann ♡ Empty
MessageSujet: There's your hell in my world - PV Evann ♡   There's your hell in my world - PV Evann ♡ Icon_minitimeDim 11 Nov - 10:54

There's your hell
in my world.
Partie.1 - 1200 mots

Fixe



    Kathleen claqua la porte avec rage.
    C'était bien la première et la dernière fois qu'elle venait dans la mairie ! Entrée une heure plus tôt, dans un état proche de l'évanouissement complet tant elle avait peur de ce qu'elle allait y trouver, sortie seulement maintenant avec, toujours en main, la lettre qu'elle comptait poster. Le Monsieur de la Mairie était vraiment un sale type. Un salaud de première classe. Kathleen se retint de cracher au sol -ça n'est pas très hygiénique, même quand on est furieuse- autant de colère que de déception. Elle avait fait tellement d'effort ! Elle s'était habillée sobrement, était prête à jouer de ses charmes s'il le fallait, même à un vieux monsieur caché derrière son journal... Elle avait tant espéré que la déception avait un goût trop amer dans le fond de sa gorge.

    Trois mois qu'elle vivait à Enclosed Village, et elle n'avait reçu aucune lettre de ses amis de lycée. Kathleen aurait bien envoyé quelques textos mais son portable avait mystérieusement disparu dès le lendemain de son arrivée, ce qui sonnait comme le début de la fin. Il fallait donc que ce soit elle qui fasse le premier pas vers eux, pour avoir de leurs nouvelles qui manquaient si cruellement, elle s'était appliquée pour écrire une longue lettre à sa meilleure amie en prenant soin de ne noter aucun détail sur ses tristes conditions de vie. Pas un mot sur les caméras, le Maire, les Serviteurs, pas un mot bien que le bout de son stylo plume la démange affreusement. Elle s'en serait presque fait de l'urticaire / allergique ce village, allergique à cette vie qu'elle avait pourtant ardemment désirée.

    Kathleen était entrée armée de son plus beau sourire, s'était approchée du monsieur en minaudant, avait tendu la lettre en demandant où était le bureau de poste. Bien entendu il n'y en avait pas, et derrière le visage sérieux du fonctionnaire, on lisait toute la malice et le cynisme dont il était doté... "Vous pouvez la lire, si vous voulez", avait surenchérit Kathleen, ses cheveux bouclés au fer virevoltant avec grâce autour de son visage élégamment maquillé, "il n'y a rien de compromettant et je suis sûre que vous pouvez l'envoyer sans problèmes..." Suite à cette remarque, presque sa supplication, le petit monsieur avait prit la lettre, l'avait ouverte sans ménagement, avait actionné sa photocopieuse comme pour préserver une preuve puis avait rendu l'original à Kathleen désemparée. "Vous êtes Kathleen Alyn ? C'est vrai que vous couchez avec une femme déjà prise ?" avait-il annoncé tout souriant -et ses yeux pétillèrent encore un peu plus. Complètement atterrée, la jeune fille remarqua le titre étalé en gros, en gras et en travers du journal posé sur le bureau : le Gossip Mag, premier numéro, bien sûr.

    "Comprenez que je n'ai pas franchement envie de poster des lettres provenant d'une femme qui détruit des couples", avait crié le sale type quand elle avait tourné les talons. Maintenant, désemparée, médusée, mordue de toutes parts par la peine qui l'enserrait pour l'étouffer, Kathleen écumait de colère mal contenue. Un peu plus et elle éclatait en mille morceaux, là, sur les murs blancs de la Mairie. Ce qui était un sort enviable par rapport à celui qui l'attendait : rester toute sa vie dans un village, sa vie privée à découvert, interprétée par une folle pseudo-journaliste, sans nouvelles de ses amis proches et sans amis proches sur qui compter. Parce que personne ne saurait ce qui se tramait derrière le panneau indiquant "Enclosed Village". C'était à croire qu'une barrière invisible les coupait du reste du monde. Un monde désormais hors de portée.

    Kathleen aurait tant voulu croire à une possibilité de s'en sortir. Elle s'accrochait tant et tant à l'espoir ardent qu'un jour, le Maire reprenne la raison, ou la police vienne toquer à sa porte en souriant, mais cette entrevue avec le Monsieur de la Mairie avait été un tel choc que désormais, l'espoir ne touchait plus le domaine du possible. Il resterait enfermé dans des rêves que l'on pourrait à présent qualifiés de fous...

    Abattue, incrédule, Kathleen tournait en rond sur la place de la Mairie comme la triste âme en peine qu'elle était. Toute sa colère retombée, c'était plus le désespoir qui la prenait alors, un désespoir s'accrochant au cœur déjà meurtri pour y enfoncer avec hargne ses griffes acérées. Si quelque part il existait un interrupteur on/off qui permettait de mettre le cerveau en veille, alors le Monsieur de la Mairie avait appuyé dessus avec un plaisir mal dissimulé. Kathleen tournait en rond et se sentait bien incapable de faire autre chose pour l'instant. Tout le poids du désespoir lui était tombé dessus d'un coup, et elle était trop affaiblie pour chercher une pensée positive qui aurait pu l'aider à enlever cette masse de plomb de ses épaules.

    Ce qu'elle aurait aimé braver les interdits, prendre une chaise et la lancer sur le visage de ce salopard de fonctionnaire, briser à coups de tabouret toutes les caméras qu'elle croisait, puis poser ses mains sur la barrière invisible qui la séparait d'un monde qu'elle n'avait pas aimé, mais pour lequel elle donnerait cher pour le retrouver. Pousser sur cette barrière, jusqu'à ce qu'elle se distorde, se gondole, s'étire, s'épuise, craque. Jusqu'à ce que l'air frais du dehors parvienne aux poumons des habitants asphyxiés. Ils étaient en plein air et pourtant, l'impression d'étouffer était omniprésente. Ce qu'elle aurait aimé.

    Assise, ou plutôt tombée à terre, écrasée par une peine trop forte, la lettre serrée contre son cœur, Kathleen craquait. Sur le bord d'un trottoir sale, elle pleurait toutes les larmes de son corps pendant que défilaient sous ses yeux les images d'une vie impossible. Elle pleurait toutes ces larmes qu'elle avait contenues pendant trois mois d'exil, d'espoir, trois mois que la peur et la paranoïa avaient hantés... Cela faisait trois mois. Cela faisait une éternité. Et une infinité d'éternités l'attendaient encore. C'était trop grande, trop lourd, trop fort pour elle.

    Kathleen se put se relever qu'une heure plus tard, n'ayant plus assez d'eau dans le corps pour pleurer. La tête lui tournait mais elle était décidée à tenir bon. Elle rentrerait chez elle, peindrait sur une toile immaculée toute sa rancœur, puis tenterait, dans le silence de son atelier de peinture, de trouver une solution. N'importe quoi. Tout du moment qu'elle puisse s'accrocher à un nouvel espoir. Rassurée par cette perspective, la demoiselle se mit à marcher d'un pas lent, presque irréel, comme on marcherait sur un nuage noir -des petits pas hésitants sur un sol qui pourrait nous lâcher à chaque instant.

    Elle aurait pu marcher encore longtemps si une voix dans son dos ne l'avait pas arrêtée dans son élan. Une voix qui lui semblait à la fois si familière et si lointaine... Incrédule, Kathleen se retourna.
Revenir en haut Aller en bas
 
There's your hell in my world - PV Evann ♡
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
:: Enclosed Village :: :: Souvenirs :: Vieux Rps-
Sauter vers: